Photo : F. Fiondella (IRI/CCAFS). |
L’une
des missions de la vulgarisation et le conseil agricole, consiste à fournir aux
producteurs des informations et autres services nécessaires pour leur activité
de production. Le téléphone portable est de ce fait utilisé comme outils de
communication pour réaliser cette mission et atteindre une grande masse de
producteurs dans les zones d’accès limités. Malgré l’enclavement de la piste
rurale qui mène au groupement Fondonéra à l’ouest-Cameroun, les producteurs ont
continué a bénéficié d’un encadrement à distance via leur téléphone portable.
La diffusion des informations sur le marché/prix et des opportunités se sont
faites par des appels vocaux et des SMS. Une appréciation positive est observée
en ce qui consiste la mise en relation des producteurs et autres acteurs
(fournisseurs et commerçants). Les femmes ont démontrés qu’elles s’arriment
bien à la technologie actuelle. Malgré le faible niveau d’éducation qui limite
le service SMS, on observe un manque d’infrastructures qui limite l’accès à
tous du signal GSM.
Présentation du service
d’accompagnement des producteurs via la téléphonie mobile
Ce service a été
développé par un Agent Vulgarisateur de Zone (AVZ) dans l’optique de garder le
contact avec les producteurs de sa zone d’encadrement suite à l’enclavement des
routes. Ensuite il a reçu l’appui technique de l’Association
Agriculture-TIC-Développement (Agrotic-Dev). Aucune application n’a été conçue
à ce sujet. La mise en œuvre s’est faite dans le cadre d’une étude de pré-faisabilité
en vue du déploiement de ce service sur l’étendue de la région de l’ouest.
Période : Le présent service a été mis en œuvre entre Juin-octobre 2011 et
Juillet-Septembre 2012 dans le groupement Fondonéra qui compte environ 12
villages.
Principe : Dans la mesure où dans la base de données de l’AVZ, tous les
leaders des organisations paysannes qu’il encadrait avaient un téléphone
portable et environ 80% de membres de chaque organisation avaient aussi accès à
un téléphone, nous avons décidé d’utiliser cet outil de communication comme un
canal pour l’encadrement et l’accompagnement à distance des producteurs. Ainsi
la communication verbale (appels vocaux) permettait de communiquer avec les
producteurs directement pour apporter une solution ponctuelle sur un problème
identifié. Il suffisait juste aux producteurs de faire un "bip" au numéro de
l’AVZ, ce dernier rappelait pour recueillir la préoccupation du producteur.
Ensuite une solution immédiate pouvait être apportée ou alors renvoyée
ultérieurement le temps pour l’agent vulgarisateur de rassembler les éléments
de réponse nécessaire. Le service SMS permettait d’envoyer des alertes aux
producteurs notamment des informations sur les marchés/prix, la convocation aux
réunions, aux formations et certaines informations sur les opportunités de
financement des projets agropastoraux. Pour réussir à ce service SMS, l’AVZ
avait créé un groupe dans sa messagerie contenant les numéros de téléphone des
producteurs. Ainsi, le message était envoyé au compte du groupe.
Financement : Le financement de ce service provenait d’une modeste
contribution de l’association AgroTIC-Dev qui consistait à recharger
régulièrement le crédit de communication de l’AVZ en raison de
5000FCFA/semaine. Ensuite, on pouvait profiter des avantages liés à la recharge
du crédit d’un certain montant (100 SMS gratuits pour toute recharge de
2 500F CFA) ; ce qui permettait de bénéficier de 200 SMS/mois. Mieux
encore, certaines offres permettaient d’avoir des appels à des coûts
préférentiels à savoir 250FCFA pour des appels illimités pendant trois heures
de temps.
La redynamisation des producteurs délaissés
Dans la zone d’étude, les producteurs se sentaient
souvent abandonnés en saison de pluies car ne sachant à qui s’adresser
lorsqu’ils rencontraient des difficultés. Le plus souvent, ils étaient victimes
de graves catastrophes dans leurs exploitations. Cette situation a longtemps
entravé la relation entre l’agent vulgarisateur et les producteurs qui
n’avaient plus totalement confiance en celui-ci. Cependant, grâce au téléphone
portable, cette relation s’est améliorée positivement. Raison pour laquelle
environ 80% des enquêtés pensent que même si leur zone est enclavée, ils sont
en contact permanent avec leur encadreur qui apportent des solutions promptes à
leur préoccupation comme en témoigne ce producteur de porcs:
« avant le téléphone ne servait qu’à recevoir mes coups de fils, je
n’appelais que lorsque mon fils m’envoyait le crédit de communication. Mais
depuis que je sais que je peux obtenir des solutions directes à partir du
téléphone, je m’efforce à avoir en permanence le crédit de communication pour
rester en contact avec l’AVZ et obtenir des informations ».
La perception des producteurs
La
perception des producteurs varie selon le niveau d’utilisation du téléphone
portable pour l’activité agricole.
Les
producteurs de la zone d’étude pensent que ce service a eu une influence
positive sur le fonctionnement de leurs unités de production.
Pour
ce producteur de vivriers, « lorsque j’avais des problèmes, il fallait que
j’attende l’arrivé de l’AVZ pour chercher une solution. Mais depuis que nous
discutons régulièrement par le téléphone, j’arrive à réduire les coûts de
transport pour l’achat des produits phytosanitaires. Même si j’achète un peu
plus de crédit téléphonique, cette augmentation est très inférieure au coût de
transport fréquent que je dépensait pour aller chercher des solutions en ville
auprès des vendeurs d’intrant ».
Photo : F. Fiondella (IRI/CCAFS).
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