Nouvelles variétés de manioc propices à la transformations |
Jus de gary |
La crise alimentaire qu’a connue bon nombre de pays Africains a
fondamentalement remise en cause la politique jusque là pratiquée. Depuis 2000,
la plupart des pays d’Afrique subsaharienne ont décidé de replacer
l’agriculture au cœur des politiques de développement. Il s’agit de permettre
au secteur agricole de couvrir les besoins alimentaires des populations. Le manioc,
5ème production alimentaire mondiale (après le maïs, le riz, le blé et la pomme de terre), joue un
rôle prépondérant dans l’alimentation de 600 millions d’être humains dont 200
millions en Afrique. En Afrique centrale, le manioc est la première production
végétale alimentaire et constitue la base de l’alimentation des populations
(FIDA, 2008). Au Cameroun, à cause de l’exode rural et les besoins alimentaires
résultant de la croissance démographique (environ 20 millions d’habitants), le
surplus de manioc commercialisé par les ménages ruraux a augmenté de 50% depuis
2010 pour satisfaire la demande rurale et urbaine (PNDRT, 2011). Le même auteur
souligne que la consommation du manioc frais ou transformé est estimée à
1 136 000 tonnes et représente 10% des dépenses alimentaires. Selon le FIDA(2008), l’avenir de la filière manioc
au Cameroun réside dans la transformation en produits dérivés destinés à la
consommation humaine et animale. Or on constate que même si la transformation
du manioc est recommandée pour réduire sa teneur en glucoside cynogénique, cette
activité est un maillon faible au Cameroun due à l’absence des infrastructures
de transformation et de conditionnement. C’est pour cela qu’on constate que la
transformation du Cameroun est encore artisanale et est l’œuvre d’environ 90%
des femmes qui mettent à disposition des ménages les produits suivants :
les cossettes, le fufu, le water fufu, le tapioca, et les bâtons de
manioc (Miondo, Mintumba). Seulement 1/3 de la production nationale est
transformée alors que les habitudes alimentaires le veulent transformer.
le GIC présente quatre produits innovants à savoir la pâte alimentaire « Miondonini »,
le jus de semoule de tapioca « gari light », le kit alimentaire « gari plus », et
le tapioca conditionné « gari show ». Tous ces produits ont pour matière première la
farine de manioc ou le tapioca
Description
des produits
« Miondonini »
C’est le nom commercial des pâtes alimentaires produits par le groupe. Il
s’agit ici d’une composition de la farine de manioc et de niébé. Selon les
responsables, un mélange de 1000g de farine de manioc et de 250g de niébé donne
une pâte de 750g. Ce produit est conditionné en paquets de 250g et 500g.
-
« Gari plus »
C’est un kit alimentaire à base de tapioca pré-sucré enrichie aux autres
produits. Il s’agit d’un sachet de 180g qui comprend 100g de tapioca, 9g de
sucre, 21g de soja grillé et concassé, 20g d’arachide grillé et 30g de fruits
séchées (banane, mangue, etc.).
-
« Gari show »
C’est un paquet de tapioca, conditionné sous une nouvelle façon. Il s’agit
d’un sachet de 5kg de tapioca qui est préalablement calibrée à une maille de 1-1,5
mm. On distingue Gari show blanc sans huile
et gari show jaune avec huile.
-
« Gari
light »
C’est le nom de la boisson alimentaire et énergétique à base de semoules de
tapioca enrichie aux fruits, légumes, épices etc. il est conditionné dans des
bouteilles recyclées de 33cl dont 9g de semoule de tapioca, et les fruits tels
la mangue, le corossol, la noix de coco, la goyave, le fruit de la passion etc.
Performances de production
Dans chaque produit commercialisé, les produits dérivés du Manioc occupent
une proportion minimale d’environ 28%. Ceci
a permis d’évaluer la quantité totale de produits dérivés utilisés par
an. Donc environ 2,287 tonnes de farine de manioc ont été utilisé en 2011 et
2012 soit en moyenne 1,143 tonnes par an. Environ 6,094 tonnes de tapioca
utilisé entre 2011 et 2012 soit 3,047 tonnes par an. Ces quantités manipulées
montrent que la capacité de transformation est encore faible et ceci s’explique
par le fait que tout est encore artisanal. Le GIC SAC ne dispose pas
d’équipement pour sa production.
Les contraintes de production
L’accès au financement est une contrainte majeure l’essor de ses activités.
Cette contrainte explique le manque d’infrastructure et équipement observé. En
effet, le lieu de production n’est pas vraiment adéquat pour l’activité de
transformation. Le PNDRT avait déjà mentionné ces mêmes contraintes en 2006. Lorsqu’il
précisait que les difficultés liées à la transformation du manioc au
Cameroun sont : l’insuffisance des matières premières, l’insalubrité des
structures de transformation, l’absence de la structuration de la filière
justifiant une faible compétitivité des produits dérivés. Toutes ces
contraintes limitent les quantités et qualités de produit mis sur le marché et
augmente la vulnérabilité des populations à l’insécurité alimentaire. Il est
aussi important que les recherches s’orientent sur la sécurité sanitaire des
produits proposés par le GIC SAC en relation avec le lieu de production actuel.
Perspectives
Le génie créateur du GIC est déjà une avancé vers l’industrie de
transformation agroalimentaire mais beaucoup reste à faire pour produire selon
les normes notamment en ce qui concerne, la qualité, la péremption, et même
l’emballage des produits (nous avons signalé que de jus sont conditionnés dans
les bouteilles issues de la récupération). D’ailleurs, le FIDA pense que « pour améliorer le fonctionnement de la
filière des produits dérivés du manioc au Cameroun, et en Afrique centrale, il
faut que les gouvernements, les bailleurs et les projets de développement de la
filière manioc adoptent une démarche cohérente et concertée qui repose sur ;
(i) le renforcement de l’accès des transformateurs aux marchés (….) et l’organisation
de la filière, (ii) améliorer les performances, l’efficience et l’accessibilité
des équipements de transformation(….) (iii) Améliorer la diffusion et
valorisation des savoirs »
Il serait donc important que, dans la vision du passage vers une agriculture
de seconde génération au Cameroun, le gouvernement, la recherche avec le
soutien des partenaires au développement, canalisent cette créativité du GIC
SAC au profit du développement de l’agro-industrie basé sur la transformation
du manioc. Ceci pour le bien être de toute la population fortement consommatrice
du manioc et ses dérivés et assurer par là la sécurité alimentaire.
Contat GIC SAC :
TEL +237 96 56 38 32
Email : gicsac2002@yahoo.fr
Vive le manioc!!
RépondreSupprimerOui le manioc est une culture qui fourni des moyens d'existence aux jeunes et aux femmes rurales. dans la zone CEMAC on en compte plus de 43 produits dérivés. Quel potentel pour le développement des unités de transformation!
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