vendredi 7 mars 2014

YPARD-Cameroun soutien l’organisation des jeunes producteurs ruraux


Jeune Professionnels, expliquant le fonctionnement des coopératives agricoles
YPARD est une plateforme des jeunes professionnels pour la recherche agricole pour le développement. L’une de ses missions consiste à promouvoir le partage et l’échange d’information entre les jeunes professionnels du secteur agricole ou des disciplines connexes. Etabli en juin 2013, YPARD-Cameroun assure la continuité des missions de la plateforme au niveau local. Plus précisément vise à amener les jeunes professionnels camerounais du domaine agricole à s’impliquer activement dans la mise en place des nouvelles politiques agricole pour l’émergence du Cameroun.
C’est ainsi que ces jeunes professionnels mettent au quotidien leurs savoirs au service des producteurs ruraux notamment les couches les plus défavorisés que sont les femmes et les jeunes. Dans la nouvelle vision du développement agricole au Cameroun, un accent particulier est mis sur la professionnalisation de la formation agricole. Pour cela, le programme de rénovation de la formation professionnels agricole (AFOP) exécuté depuis 2008 dans le cadre du Contrat de Désendettement pour le Développement entre l’Agence Française de Développement (AFD) et le Gouvernement camerounais, vise à mettre sur le marché un nouveau profil des entrepreneur ruraux pour être en phase avec le passage de l’agriculture de subsistance vers l’agriculture d’entreprise dont se veut le Cameroun.

 Une jeunesse de plus en plus motivée par l’entrepreneuriat agropastoral : pour quel avenir ?

 YPARD-Cameroun a fait une descente à l’Ecole des Techniques Agricoles (ETA) de Bafang (Ouest-Cameroun) le mercredi 26 Février pour échanger avec les jeunes apprenants de cette école. Plus de 43 jeunes au pris part aux discussions. Ils ont été édifiés sur l’existence des cadres d’échange entre les jeunes dans le secteur agricole dont le projet ARDYIS du CTA, et GYIN en dehors de YPARD. La préoccupation majeure des jeunes reste leur insertion après la formation. Ils ont été informés que ces plateformes diffusent au quotidien des informations sur les opportunités d’emplois, de stage, de bourses de formation et d’études ect…. Au terme de ces échange, les participants au manifesté leur désir de s’impliquer dans les activités de YPARD-Cameroun et surtout ont sollicité l’accompagnement de cette plateforme pour la concrétisation de leur projet au terme de leur formation qui dure 2 ans. Cependant il leur a été suggéré de s’organiser dès leur sortie en créant des micro-entreprises agropastorales pour plus d’efficacité d’action et surtout pour augmenter leur chance de bénéficier des appuis techniques et financiers de l’Etat et autres partenaires au développement. L’une des formes d’organisation les plus simples étant les sociétés coopératives.

Pourquoi les sociétés coopératives ?

Le 27 Février, l’Equipe de YPARD-Cameroun s’oriente vers les producteurs d’une zone rurale à l’ouest du pays qui est considéré comme le bassin de production le plus important. Plus de 54 producteurs dont 20 jeunes âgés de moins de 35 ans et 15 femmes ont bénéficiés d’un atelier de renforcement des capacités sur la création et la gestion des sociétés coopératives. A l’entrée de la formation, il a été rappelé aux participants que les coopératives ont été identifiées comme un maillon fort de promotion des chaines de valeurs agricole et de structuration des filières à forte valeur marchande. C’est pourquoi 2012 avait été déclaré année internationale des coopératives. Ensuite le cadre règlementaire et juridique des coopérative a été précisé notamment l’acte uniforme OHADA de Lomé 2010 sur les sociétés coopératives. Les participants qui étaient en majorité les membres d’un groupe d’initiative commune (GIC), se sont intéressés aux formes de coopératives simplifiées et ont voulu savoir comment migrer rapidement de leur forme actuelle d’organisation vers une entreprise agricole dont une coopérative ?
Les jeunes formateurs membre de YPARD et GYIN principaux organisateurs de cet atelier, ont rassuré les producteurs de leur accompagnement jusqu’au fonctionnement effectif de leurs coopératives respectives. Le représentant de YPARD a émis de vœux de voir plus de jeunes agriculteurs aux prochains ateliers de formation.

Analyse

Le Cameroun jusqu’en 2010 comptait environs 12000 groupes d’initiatives communes inscrits dans son registre national des GIC. Cependant moins de 10% ont prouvés leur existence en fournissant aux services compétents des rapports d’activités.  Nombre des ces organisation avait été créé dans le seul but  de bénéficier des appuis que l’Etas mettait à la disposition des producteurs. Il n’était plus question après la crise des années 80 d’accompagner les producteurs à rang dispersé. C’est pourquoi dès 92 les appuis de l’Etats s’adressaient au GIC et coopérative. Malheureusement plusieurs GIC étaient constitué des membres d’une seule famille dont le père avait la fonction de Délégué, l’épouse la secrétaire ou trésorière et les relatifs étant les membres de l’Assemblée Générale. Pour d’autres groupes diversifiés, les membres abandonnaient les activités au Délégué. D’ailleurs on entendait des expressions comme « c’est le GIC de telle personne ». Mais lorsque ce dernier devait recevoir un don du Gouvernement, tous les autres membres disparus réapparaissaient pour réclamer les avantages liés à leurs statuts de membres.
Mais alors avec cette nouvelle forme de coopérative, les coopérants ont des actions et seront tenu à participer à l’émergence de la société afin de faire fructifier leur argent. C’est pourquoi, dans sa vision d’émergence économique dont agriculture en est le pilier phare, le Cameroun encourage une agriculture dite de seconde génération basé sur l’esprit d’entrepreneuriat. Les producteurs changeront de statut de simple « paysan » aux « entrepreneurs ruraux ». D’ailleurs que les jeunes reçoivent déjà des formations d’entrepreneur agropastoraux et de conseillers agropastoraux. Ce nouveau profil sera sans doute d’un apport indéniable pour la concrétisation de cette vision à conditions bien sûr qu’il ait une bonne stratégie de gestion de cette ressource soit mise sur pied. Les jeunes pourront dès lors se ré- intéresser aux métiers d’agriculteurs longtemps marginalisé. Mais une chose est sûre que YPARD est là pour permettre à ces jeunes de voir l’agriculture d’une autre façon notamment en la rendant plus « sexy ».

Photo crédit: Tankeu

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